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Film 

FELLINI

En 1975, dans les studios de Cinecitta, Federico Fellini assiste avec Nino Rota à l'enregistrement de la bande-son de son film Casanova. Soudain, le jeune chef d'orchestre Lucas Pfaff est interrompu par les gesticulations d'un percussionniste. La simple présence d'une équipe de télévision réalisant un reportage sur le cinéaste déclenche l'ire des instrumentistes, qui, pour continuer à jouer, exigent la moitié d'un cachet supplémentaire. Le producteur refusant de payer, la séance de travail est interrompue dans un tollé. Fellini vitupère «cette race de mercenaires». La mésaventure lui inspirera, en 1978, Prova d'orchestra (Répétition d'orchestre), un film télé de soixante-dix minutes mêlant, dans un chaos indescriptible, les mesquineries des musiciens, leurs revendications syndicales, leur rejet du maestro tyran - qu'il remplace par un métronome - la mort d'une harpiste écrasée par une énorme sphère, avant que l'autoritarisme du chef, revenu entre-temps, ne finisse par triompher. Fellini, qui se méfiait de la musique «par peur d'être envahi et conditionné», avouait que «cette opération de mise en ordre du désordre» provoquait en lui «une grande émotion». Ses détracteurs dénoncèrent le caractère réactionnaire, voire fascisant, du propos, tandis que son auteur, se défendant de toute intention politique et sociologique, s'évertuait à parler d' «apologue éthique» ou «de documentaire lyrique». Courageusement soutenu par le président Pertini («Ce film n'est ni progressiste ni réactionnaire, il est vrai»), Prova d'orchestra devint l'expression «de l'angoisse et du désespoir d'un Italien d'aujourd'hui vivant dans son pays».

Dans le cadre des Estivales

Mercredi 16 août • 20h30

Cinéma le Katorza


 

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